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TANZANIE

Le nord de la Tanzanie est peut-être la terre de café la plus impressionnante au monde sur le plan naturel, mais aussi l'une des plus complexes.

Les cultivars Kent et Bourbon ont été introduits pour la première fois par des colons allemands il y a plus de cent ans, et nombre de ces plants anciens ont survécu malgré des années d'abandon - la large circonférence des troncs de certains des caféiers témoigne de leur âge. Plus important encore, les racines de ces vieux arbres sont profondes et capables d'absorber efficacement les minéraux volcaniques qui donnent des cerises saines et pleines de saveur, avec des acidités complexes.

Les agriculteurs de Tanzanie subissent toujours des conditions extrêmes. Le café a été planté pour la première fois dans le Kilimandjaro comme culture de rapport à la fin des années 1800 et, au début des années 1900, il est devenu le principal moteur du développement. Les coopératives de petits agriculteurs ont construit des écoles, des cliniques, des routes et d'autres infrastructures, et elles ont accordé des prêts et des financements aux agriculteurs.

Aujourd'hui, le café connaît un cycle d'expansion et de ralentissement, où les prix sont élevés une année, puis extrêmement bas l'année suivante. Cela rend la vie de nombreux agriculteurs très précaire.

WANZA : LA PRÉPONDÉRANCE DES PETITES EXPLOITATIONS

Rebecca est mi-tanzanienne, mi-américaine, et a des racines dans la région voisine du Kilimandjaro. Lorsque Rebecca Trupin est retournée sur les terres de sa mère dans la région du Kilimandjaro, en 2011, elle s'est demandé :

"Que puis-je faire pour la région, et comment puis-je le faire en me concentrant sur ce qui est le mieux pour les communautés plutôt que pour les individus ?".

Elle a commencé à interviewer des agriculteurs de la région du Kilimandjaro. Plus que tout, elle cherchait à écouter et à comprendre les besoins réels, les luttes et les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs des pentes orientales du Kilimandjaro, la région où sa famille cultivait le café depuis des générations. La plupart des agriculteurs luttaient encore pour rester à flot après l'effondrement du prix mondial du café dans les années 90.

Rebecca cherchait des moyens d'aider les producteurs à gagner plus grâce à leur café, mais aussi à créer un potentiel à long terme qui profiterait aux producteurs de café pour les générations à venir, en créant un réseau solide de petites coopératives démocratiques et indépendantes, d'organisations et d'individus engagés à cultiver le meilleur café possible de la meilleure façon possible.

Elle était à la recherche de modèles de coopératives efficaces pour aider les agriculteurs du village de sa mère. Lentement, mais sûrement, elle a commencé à travailler avec des agriculteurs qui non seulement s'engageaient réellement à produire un café de grande qualité, mais recherchaient également la démocratie au sein de leurs propres organisations. Rebeca et son équipe à Wanza ont rapidement remarqué que la communauté était désireuse de changer les choses et les conversations se sont progressivement transformées en une initiative communautaire visant à améliorer la qualité et la quantité de café et à trouver des acheteurs prêts à payer de meilleurs prix. Wanza - en tant qu'entreprise - a été fondée à partir de cet effort pour encadrer et aider les agriculteurs à commercialiser et à exporter leur café, devenant officiellement établie en 2020.

Wanza crée des partenariats avec de multiples petites organisations, car le processus démocratique n'existe pas vraiment dans les grandes entreprises.

Dans la langue de la mère de Rebecca, le swahili, "Wanza" signifie "faire des étincelles, lancer la vie". C'est ce que font Rebecca et son équipe depuis le tout début, en suscitant une nouvelle vie dans la région, en encourageant la formation et l'indépendance plutôt qu'en faisant simplement entrer les agriculteurs dans les rangs.

Elle et son équipe ont appris à gérer les incertitudes constantes qu'implique la production de café, les changements et l'imprévisibilité. Non seulement elle travaille activement à la promotion de la formation et à la recherche d'une véritable autonomie dans les organisations avec lesquelles elle collabore, mais elle aide à constituer des groupes d’individus qui sont à différents stades de formation ; les agriculteurs l'approchent avec enthousiasme, désireux de faire partie de Wanza, et Wanza veut les aider.

Grâce à la nouvelle organisation Wanza de Rebecca Trupin, nous pouvons soutenir un groupe croissant d'agriculteurs dans la région : Masista ! !!!

Masista est l'une des trois organisations qui travaillent aujourd'hui en étroite collaboration avec Wanza.

MASISTA : LA FORCE DE LA FRATERNITÉ

L'une des particularités de Wanza est de susciter la création d'un réseau d'agriculteurs dans la région.

Une fois que la nouvelle s'est répandue, les agriculteurs individuels sont inspirés par le potentiel d'amélioration de la qualité et de l'acheminement de leur café vers le marché international, alors ils se rassemblent et commencent à travailler ensemble.

C'est ainsi qu'un cultivateur a parlé à Rebeca d'une organisation indépendante à but non lucratif en Tanzanie, une organisation financièrement autonome appelée "Sisters of Our Lady of Kilimanjaro" (Les Sœurs ou Masista en swahili), une congrégation catholique romaine.

Masista est une congrégation de 730 religieuses de l'Église catholique romaine.

Depuis sa fondation, en 1931, les sœurs ont géré un certain nombre de programmes éducatifs et sanitaires, notamment des écoles, des dispensaires et des hôpitaux. Les sœurs ont commencé à cultiver du café en 1985, afin de subvenir à leurs besoins et de fournir à leurs membres du café à boire.

Elles emploient également des agriculteurs voisins pour les aider à récolter et à s'occuper des plants de café et de la ferme de café, tout en leur apprenant et en les encourageant à cultiver leur propre café. Leur café provient de deux régions différentes : la région de Moshi et la région d'Arusha.

Ils possèdent et exploitent la ferme de café et récoltent leur café dans deux fermes :

La ferme Tumami : 16 hectares, 9407 caféiers, cinq travailleurs permanents, et des embauches occasionnelles pour des travaux pénibles. Certains membres de la congrégation ne peuvent pas effectuer les travaux lourds en raison de leur âge ou d'une maladie, ils embauchent donc.
Ferme Huruma : dont 15 personnes bénéficient et sont membres du projet.
Cependant, les 730 membres de la congrégation bénéficient directement ou indirectement du café. Les agriculteurs de Masista vivent sur les pentes verdoyantes du mont Meru, dans le nord de la Tanzanie, non loin du parc national d'Arusha, destination de safaris.

Le sol volcanique fertile offre l'environnement idéal pour faire pousser les fragiles plants d'arabica sans grande intervention artificielle.

Chaque famille dispose de 0,5 à 2 acres qu'elle cultive selon la méthode locale traditionnelle de la culture intercalaire. Les caféiers sont entrecoupés de bananiers, dont les larges feuilles offrent une ombre suffisante au soleil équatorial.

En 2020, Wanza a rencontré Sœur Apia et Sœur Nympha, qui géraient le projet café des Sœurs.

Au départ, Rebecca les a approchées pour leur proposer du consulting, mais dès qu'elle a réalisé leur niveau de dévouement, d'engagement et d'ambition pour atteindre une qualité vraiment élevée, une autre possibilité lui est venue à l'esprit. Rebecca cherchait des moyens d'aider les producteurs à gagner plus grâce à leur café, mais surtout de créer un potentiel à long terme qui profiterait aux producteurs de café pour les générations à venir, en créant un réseau solide de petites coopératives, d'organisations et d'individus démocratiques et indépendants qui s'engagent à cultiver le meilleur café possible de la meilleure façon possible.

Bien que les sœurs aient consacré beaucoup d'efforts et d'investissements à leur exploitation, pendant de nombreuses années, elles n'ont pas trouvé d'acheteur fiable prêt à payer un bon prix. Souvent, cela signifiait une perte pour elles, étant donné le coût élevé des intrants.

Pour les sœurs, le fait de pouvoir travailler avec des partenaires dignes de confiance, comme Wanza, les a encouragées à augmenter leur production de 10 acres actuellement à 100 acres dans les années à venir.

C'est formidable de voir que leur travail acharné a finalement porté ses fruits !